Il n'existe pas d'enseignement sans questionnements fondateurs, en somme sans projet. Faire en sorte que les étudiants se questionnent et expérimentent leur aptitude à se projeter dans le monde, c'est d'abord les interroger sur ce monde. Questionner et expérimenter sont deux dimensions complémentaires, qui se nourrissent mutuellement de feed-back, de boucles d'information, de ré-ajustements permanents et informatifs, une attitude moderne qui met en oeuvre des procédés itératifs et heuristiques.
Dans ce cadre, le workshop est un moment d'enseignement incontournable, précieux, riche de ces enseignements et de ces expérimentations. La grande qualité du workshop est sa capacité à produire des situations collectives, courtes et nerveuses, qui aboutissent sur des résultats provisoires mais informés, informés de rencontres, de contextes, de mélanges.

Concrètement, les groupes d'étudiants constitués autour de scénarios d'usage croisent ces origines et ces cultures dans un respect réciproque, fécondent des méthodologies complémentaires et nous permettent ainsi d'examiner une situation complexe, mouvante, construite au quotidien sur l'instant et pas à priori, en laboratoire. Il s'agit d'une alchimie fragile, susceptible à chaque instant de céder sous l'impact de forces contradictoires, de la confrontation, de l'altérité, de la méfiance. Il s'agit aussi d'énergies, d'engagement, de prise de risques de la part des protagonistes, encadrants comme étudiants.

Photographie : Gérald Garbez
Arturo Leondre, workshop à Rio de Janeiro